Comment pourrait-on résumer le microbiote?
C’est l’ensemble des micro-organismes, bactéries et autres qui résident dans l’intestin et qui digèrent les micronutriments servant à générer les vitamines, les anti-inflammatoires et les neurotransmetteurs dont notre corps a besoin. Ils ont une influence notamment sur l’appétit et le système immunitaire, entre autres, par leur lien avec le cerveau.
Justement, pourquoi dit-on qu’il s’agit du 2e cerveau?
Il y a énormément de cellules nerveuses dans l’intestin et elles sont en contact direct avec le cerveau. D’ailleurs, dans le langage courant, on remarque que le ventre est associé à beaucoup d’émotions, par exemple lorsque l’on dit que l’on a un nœud au ventre ou que notre appétit est coupé. Le microbiote est très lié avec l’humeur et régit énormément de choses.
Pourquoi est-il important d’avoir un microbiome en santé? Quels effets cela a-t-il sur l’organisme?
Lorsqu’au contraire, les bactéries nuisibles prennent le dessus, il peut y avoir une foule d’impact sur notre corps. Ces bactéries néfastes produisent des substances inflammatoires qui nuisent au bon fonctionnement de notre organisme. Elles sont aussi liées à l’obésité, aux allergies alimentaires, au diabète et à l’apparition de certains cancers.
Comment définit-on un microbiome en santé?
C’est le fait d’avoir une grande variété de bonnes bactéries.
L’alimentation peut-elle avoir un effet sur le microbiote?
Plusieurs éléments ont un impact sur notre microbiote. Le stress, la qualité du sommeil, la consommation d’alcool, la cigarette, le niveau d’activité physique. Mais oui, l’alimentation a aussi un impact important.
Pourquoi les aliments fermentés ont-ils un effet sur le microbiote?
On parle beaucoup des aliments fermentés, mais ce ne sont pas ceux qui ont le plus d’impact. Pour entretenir et nourrir les bonnes bactéries, on mise d’abord sur les fibres alimentaires, donc les aliments d’origine végétale. Les fruits, les légumes, les légumineuses, les noix, les grains entiers. L’important est la variété des sources. C’est comme un buffet : pour nourrir différentes bactéries, il faut leur offrir une variété de nutriments! Quant aux aliments fermentés comme le yogourt, le kéfir, le kombucha ou la choucroute, ils contiennent aussi beaucoup de bonnes bactéries.
Quelle est la différence entre les prébiotiques et les probiotiques et en quoi sont-ils utiles?
Les probiotiques sont de bonnes bactéries, mais qui sont seulement de passage dans l’intestin contrairement au microbiote de base, qui y est établi. Ils sont toutefois utiles et c’est pourquoi il est bon d’en manger régulièrement. On parle ici du yogourt essentiellement. Les prébiotiques par contre sont un engrais pour les bonnes bactéries, et c’est pour ça qu’ils ont un rôle si important. On les retrouve principalement dans les fibres alimentaires.
Y a-t-il au contraire des aliments à éviter?
Je ne dirais pas éviter, mais à limiter. La viande – qu’elle soit transformée ou non – ne favorise pas les bonnes bactéries, tout comme les aliments transformés en général. On ne connaît pas leur impact précis, mais on sait qu’ils sont associés à un microbiote plus pauvre. Bref, il est mieux de cuisiner les aliments soi-même.
Où en sommes-nous dans la connaissance du microbiote?
Ô mon Dieu, au tout début! Cette science est jeune, on a commencé à l’étudier plus à fond il y a à peine 10 ans. Plus ça va, et plus on fait des liens entre la santé ou la maladie et le microbiote. Il n’y a pas une semaine sans qu’une nouvelle étude sur le sujet apparaisse. C’est une révolution, on a trouvé un morceau de casse-tête primordial dont on ignorait jusqu’ici l’existence...
Quel conseil général donneriez-vous?
En résumé, il faut prendre soin de son microbiote pour qu’il prenne soin de nous!
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