Plusieurs d'entre nous sont prêts à intégrer d'autres sources de protéines dans leur alimentation. Selon Sylvain Charlebois, qui a publié l'automne dernier La révolution des protéines : Sauver la planète un repas à la fois aux Éditions de l'Homme, le nombre de Canadiens qui diminueront leur consommation de viande quotidienne ou qui l'élimineront complètement pourrait dépasser le cap des 10, voire des 16 millions, d'ici 2025.
Pourquoi manger moins de viande?
1. Pour des raisons financières
Les amateurs de gros steaks sur le barbecue le savent : le prix de la viande a explosé! Dans son livre, Sylvain Charlebois cite en guise d'exemples plusieurs coupes de boeuf, comme le steak de ronde ou le bifteck, dont le coût a gonflé de plus de 70% depuis une dizaine d'années.
«Dans l'ensemble des cas, le prix des sources de protéines animalières a augmenté plus rapidement que les salaires», indique-t-il. Bref, manger de la viande est en train de devenir un luxe. Même chose pour les produits laitiers : en 2021, on payait la livre de beurre 29% plus cher qu'en 2009. Pour ce qui est des oeufs, la douzaine se vendait 3.82$ au lieu de 2.60$, soit une hausse de 47%!
2. Pour des raisons environnementales
Avec une population mondiale qui devrait atteindre les 10 milliards d'habitants d'ici 2050, le Conseil national de recherches du Canada prévoit que la demande de protéines doublera. Or, l'élevage exerce déjà une pression importante sur l'environnement, car il nécessite énormément d'eau (il faut environ 7000 litres d'eau pour produire 500g de boeuf, selon une étude publiée en 2018 dans la revue Nature), et il émet beaucoup de CO2 (soit 32.5 kg pour 1 kg de boeuf et 12.9 kg pour 1 kg de porc, contre seulement 0,1 kg pour 1 kg de soya, selon le GIEC). De plus, la production de nourriture pour animaux accapare une grande partie des terres agricoles dans le monde (77%, selon les Nations unies).
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3. Pour des raisons de santé
En 2015, le Centre international de Recherche sur le Cancer (CIRC), une agence de l'Organisation mondiale de la santé (OMS), a établi que la viande rouge est «probablement cancérigène» et que les viandes transformées «sont cancérigènes». Leur consommation en grande quantité est également associée à des risques plus élevés de maladies chroniques, dont le diabète de type 2 et les maladies cardiovasculaires.
4. Pour des raisons d'éthique animale
Des personnes choisissent de ne plus manger de viande ou de produits d'origine animale à cause de certaines pratiques d'élevage qui causent de la souffrance aux animaux et même leur mort.
Remplacer la viande, oui, mais...
... pas au détriment de la valeur nutritive, martèle Annie Ferland. Attention de ne pas tomber dans le piège de remplacer une boulette de steak haché, par exemple, par une galette végé ultratransformée, bourrée de sodium et d'additifs alimentaires. D'ailleurs, selon la nutritionniste, les principaux obstacles à une transition vers d'autres sources de protéines au sein de la population sont le manque d'éducation en nutrition et la difficulté à changer nos habitudes alimentaires, et ce, malgré toutes nos bonnes intentions.
«Les protéines végétales ne font pas partie du répertoire culinaire de notre enfance, et il n'y a pas de cours de nutrition à l'école. Alors, donnons-nous le temps d'apprivoiser les différentes protéines et d'apprendre à les cuisiner. Surtout, évitons de mettre de la pression pour manger moins de viande du jour au lendemain», conclut-elle.
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