Sur les terres de la ferme Melilot, vous n’entendrez jamais le bruit du tracteur. Pourtant, chaque semaine, les propriétaires Jonathan Bruderlein et Jolianne Demers fournissent plus de 200 familles en légumes de saison de 35 variétés. Ce qui les rend uniques : les deux jeunes agriculteurs ont choisi de recourir au cheval pour labourer leurs champs. Un sacerdoce mais aussi un véritable choix de vie pour la petite famille.
La traction animale n’a pas de secrets pour le jeune couple. C’est au cours d’un stage de fin d’études en Ontario qu’ils apprennent à travailler avec les chevaux. « La traction animale est beaucoup utilisée par la communauté amish, mais en Ontario le réseau de maraîchers qui utilisent les chevaux est aussi de plus en plus important, nous explique Jonathan. Les avantages sont nombreux. En réduisant la quantité de grosses machineries, on maltraite moins le sol et on peut rentrer plus tôt dans les champs au printemps. Les chevaux sont aussi une bonne source de fertilité grâce au fumier que l’on composte. C’est un système d’agriculture holistique ».
L’expérience achèvera de les convaincre et les deux années suivantes, Jonathan et Jolianne louent différentes parcelles au Québec pour se faire la main. « Ça nous a permis de démarrer sans trop investir et de développer nos capacités de gestion ».
Le grand saut
En 2012, le couple déménage à Dunham et prend la décision de s’en tenir aux chevaux. « Ça aurait été plus simple avec un tracteur, mais notre système était déjà bien rodé. On se sentait capable ! » avoue Jonathan. Sage décision : aujourd’hui, la ferme Melilot fournit chaque semaine quelque 150 paniers de légumes bio à des particuliers de Montréal et le reste de la production est vendue au marché Jean Talon. Pas de gâchis, 100 % des légumes trouvent preneur.
Voir la recette de gâteau aux betteraves inspirée des récoltes.
Un choix écologique
La décision de Jolianne et Jonathan ne les a pas isolés, bien au contraire. Le couple est membre de la CAPÉ (Coopérative pour l’agriculture de proximité écologique) et joue sur l’entraide. « L’aspect le fun au Québec, c’est l’existence de ce réseau fort pour soutenir l’agriculture de proximité. Au marché, nous avons créé un kiosque collectif avec trois autres fermes de culture biologique », mentionne Jonathan. Ce n’est pas un hasard quand on sait que Jolianne et Jonathan ont tous deux développé leur conscience sociale et environnementale très tôt. « Ma grand-mère était activiste, raconte Jonathan. J’ai passé beaucoup de temps dans les couloirs des Nations-Unies à Genève pour faire signer des pétitions de Greenpeace ! »
La préservation de l’environnement est aussi un gage de qualité de vie pour les deux jeunes parents. Un choix conscient pour Jonathan. « Notre enfant peut participer à la vie de la ferme sans que nous ayons de craintes à cause des produits chimiques. Il peut toucher les animaux, jouer avec. C’est une family friendly farm ! » Thérapeutique, la présence des chevaux incite également les adultes à respecter un rythme de travail plus calme. « Et on ne finit pas la journée avec les oreilles qui bourdonnent », lance Jonathan en riant.
Et l’avenir dans tout ça ? « Des projets, oui, répond Jonathan. À long terme. Mais on est heureux, on n’est pas si loin de notre objectif final ».
Site web ferme Melilot: www.fermemelilot.com
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