Ah, Copenhague! Ville de design, de gastronomie, et d’une agréable douceur de vivre, ce concept du hygge difficile à définir, mais que l’on pourrait traduire par le plaisir de goûter aux petites choses de la vie. « Les Danois ont le talent de rendre toutes les choses jolies », m’avait dit une amie avant que je m’envole pour la capitale danoise. Mon séjour là-bas m’a montré qu’elle avait bien raison.
Avant de découvrir le Royal Smushi café, j’ai enfourché le vélo, histoire de me creuser l’appétit. Un bon bol d’air frais en circulant sur l’agréable piste cyclable qui sillonne la ville et ses canaux et me voilà prête à prendre le lunch. Pour rejoindre le café, on emprunte la Strøget, la rue marchande qui partage la ville en deux.
Le smørrebrød est à Copenhague ce que le smoked meat est à Montréal : un incontournable.
Comment réinventer le sandwich danois
La propriétaire du Smushi café, globe-trotter, a fait le pari de réinventer le plat national, le smørrebrød, en de délicates bouchées façon sushis dans un petit resto girly qui ressemble à un salon de thé. Un lieu cosy au style presque féérique où l’on mange d’abord avec les yeux. « Après avoir beaucoup voyagé, les traditions danoises, le Danemark lui-même, son design et ses plats me manquaient, raconte Isabella Linde. J’ai rêvé d’un lieu qui combine tout cela, avec de l’humour. » Ouvert en 2003, le Smushi Café a depuis deux antennes au Japon.
Si la terrasse s’impose en ce lundi ensoleillé, ce serait dommage de ne pas profiter du décor intérieur. Installé dans un bâtiment historique aux volumes impressionnants, le restaurant offre un concentré éclectique de meubles design et d’antiquités, de toiles classiques et de grigris chers à la culture danoise comme les trolls qu’Isabella Linde collectionne. Les plats qui sortent des cuisines me mettent l’eau à la bouche : tout semble exquis.
À CUISINER :Smørrebrød trois façons
La petite histoire du smørrebrød
Le smørrebrød est à Copenhague ce que le smoked meat est à Montréal : un incontournable. Ce sandwich ouvert constitue le repas du midi de la plupart des familles danoises. Le premier smørrebrød aurait été créé par une jeune fille nommée Amager ayant installé un stand au marché. Le roi du Danemark aurait goûté et apprécié le sandwich ouvert, puis déclaré à la jeune fille qu’il lui permettait, en tant que vierge, de gagner sa vie de façon indépendante avec son petit commerce, avant de rapporter quelques smørrebrøds au château et de populariser la recette auprès de toute la Scandinavie. Voilà pour la légende.
Le plus souvent, on le garnit de saumon fumé, d’œuf ou de rosbif. Le pain — smør —, un proche cousin du pain de seigle à la mie humide et riche en graines et céréales croquantes, en fait un plat nourrissant. Comme pour les sushis, on recommande d’oser la variété, que l’on déguste généralement dans cet ordre : poisson, viande et volaille. Je choisis le rouleau de saumon, œufs, fromage, citron et fines herbes, la version rosbif, oignons croustillants, raifort et cornichons. Devant mon hésitation pour un troisième, Lo Estergaard me suggère le Parisbrød, composé d’une galette de bœuf, d’œufs de caille, de betterave en lanières fines et de câpres. Tant pis pour la volaille!
Lorsque les plats arrivent, tout semble trop beau pour être mangé. Mais bon, je me lance, c’est frais et délicieux, cela se déguste en quelques bouchées. Et il reste de la place pour le dessert. Et quel dessert!J’y vais pour le classique gâteau aux carottes Hindbærsnitter - ne me demandez pas de prononcer! Le généreux morceau, comme tout ce qui est cuisiné au Smushi, est servi dans la fine porcelaine de Royal Copenhagen, une véritable institution qui fabrique de la vaisselle traditionnelle depuis près de 250 ans et qui partage la même adresse que le restaurant.
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