Anna Olson, ou l’appel des gâteaux

Qu’est-ce qui vous a attirée vers la pâtisserie?

En fait, j’ai d’abord commencé par apprendre la cuisine en général. Ça s’est fait après mes études universitaires en politique. Je travaillais dans une banque, je côtoyais des gens qui étaient passionnés par la finance et je sentais bien que ce n’était pas mon cas. J’avais envie d’avoir la même sensation de plénitude qu’eux. À cette époque, j’adorais passer de longues heures au marché, à trouver des ingrédients inspirants pour des recettes. Et puis j’ai eu ce que j’appelle mon « épiphanie muffin ». Une nuit que je faisais de l’insomnie, je me suis levée afin de préparer des muffins. Non pas pour en manger, mais je savais que le fait de cuisiner me calmerait et me permettrait éventuellement de me rendormir. Et là, je me suis dit : « Mais qu’est-ce que tu fais là? Qu’est-ce que tu es en train de faire de ta vie? C’est la cuisine qui te rend heureuse ». Et je me suis aussitôt inscrite à une école de cuisine!

Quand la passion pour la pâtisserie vous est-elle venue alors?

En étudiant la cuisine, j’ai réalisé que c’était le domaine qui me passionnait le plus, celui que je cherchais toujours à approfondir. Et puis il y a eu l’influence de ma grand-mère slovaque qui se passionnait pour la pâtisserie. J’ai grandi avec la crème sure, le beurre, les strudels et les tartes aux noix!

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Quand la télévision est-elle arrivée dans votre vie?

En fait, j’ai commencé par écrire des livres de recettes dans les années 1990, en travaillant pour l’auberge Inn On The Twenty en Ontario. Un jour, une équipe de production m’a simplement demandé d’auditionner pour une émission sur les gâteaux à Food Network Canada. La chaîne débutait et voulait offrir du contenu canadien. Difficile de dire pourquoi j’ai été retenue!

Et ensuite?

On était en 2002, j’ai fait 5 saisons de cette émission qui s’appelait Sugar. Et puis, j’ai eu envie d’autre chose que de pâtisseries, je voulais explorer un menu plus équilibré. J’ai fait l’émission Fresh, aussi basée sur la préparation de recettes, mais, cette fois, c’était des repas complets. Finalement, me voici depuis quelques années de retour en pâtisserie, avec Bake (Leçons de pâtisserie avec Anna Olson sur les ondes de Zeste). L’émission est basée sur des recettes assez sophistiquées, mais que les gens cuisinent à la maison, comme les macarons. L’autre élément, c’est que j’explique le pourquoi des choses, afin que les gens acquièrent le plus d’indépendance possible en cuisine.

Quel genre de cuisinière êtes-vous?

Je suis une cuisinière très émotive. Je passe par des phases d’excès. Pendant des semaines, je vais cuisiner des pains, ensuite ce sera le chocolat, etc. Ce n’est pas que j’ai envie d’en manger, je cherche surtout à en maîtriser un aspect. S’améliorer est un leitmotiv important pour moi.

Quelle est votre signature en cuisine?

Je tiens mordicus à une approche accessible, mais pas au détriment du résultat. Je vais davantage m’attarder sur la qualité du goût que sur la décoration. Je suis aussi très axée sur les fruits… Pas étonnant, je suis basée au royaume des fruits, à Niagara. J’ai un faible particulier pour l’abricot qui a une consistance parfaite pour la cuisson.

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Quels sont les gâteaux que les gens vous demandent tout le temps?

Un gâteau aux amandes et aux fruits auquel j’apporte des variantes selon les saisons et la tarte Linzer, une recette autrichienne, dont la garniture est à base de confiture.

Faites-vous des desserts très sucrés?

Intéressant comme question. En fait non, pas du tout et je crois que c’est ce qui plaît aux gens. Je penche toujours vers la version moins sucrée des desserts. Contrairement aux Américains, les Canadiens ont un palais moins friand de sucre.

Quel est votre petit faible?

Les kouign-amann que je me procure à Montréal! C’est un dessert breton, une sorte de pâte feuilletée à base de beurre et de caramel. On n’en trouve pas à Toronto et j’en ramène chaque fois que je suis de passage. J’adore aussi les fromages québécois. Ils sont savoureux. Et ne me demandez pas de choisir, je ne pourrais pas!